Conférence : Saint-Brieuc au temps de Pradal et Baratoux
Vendredi 16 mai 2014. La salle du Conseil Municipal était bien garnie (60 personnes) pour la conférence dont le thème était Saint-Brieuc au temps de Pradal et Baratoux.
L'exposé introductif a été fait par Annick Vieuxloup-Le Grand, professeur émérite de l'IUFM (Institut de Formation des Maîtres) de Saint-Brieuc, et qui avait travaillé sur le sujet dans le cadre d'un Mémoire de Maîtrise "Contribution à l'histoire économique et sociale de Saint-Brieuc (1871-1898) en collaboration avec Christian Bougeard, sous la direction de Michel Denis de l'Université Rennes II, et d'un DEA (Diplôme d'Etudes Approfondies) ainsi que dans la formation en histoire et en géographie assurée aux étudiants se préparant à l'exercice d'enseigner.
Annick Vieuxloup-Le Grand était accompagnée à la tribune par Christian Daniel, Maire-Adjoint à la Culture, au Patrimoine et à la Démocratie locale, ancien Député des Côtes-d'Armor, et par Edouard Le Moigne Président de l'Association Républicaine Poulain-Corbion.
L'accent a été mis par la conférencière sur les personnalités des deux anciens maires de la ville. Tous deux entrepreneurs et hommes d'affaires dynamiques qui ont oeuvré à une transformation importante de la Ville-Préfecture du département.
L'imposante villa de Charles Baratoux donne une idée de la réussite sociale de l'ancien maire. Cédée à la ville, elle est aujourd'hui le bâtiment administratif du Lycée Ernest Renan.
Fin XIXème et début XXème siècles, la ville s'est profondément transformée, accueillant une population en fort accroissement attirée par l'industrialisation en provenance des campagnes environnantes mais contrainte aux bas salaires : teintureries, brosseries, fabriques de pinceaux notamment, sans oublier les grands chantiers du bâtiment et le commerce maritime du port du Légué.
Comme à l'échelle du pays, la consolidation de la IIIème République s'est appuyée sur la symbolique inspirée de la Révolution française. Ce que l'historienne a illustré par la projection commentée de gravures, de reproductions de tableaux d'artistes et d'affiches, soulignant au passage le rôle des expositions universelles, notamment celles de 1878 et de 1889, l'adoption définitive du drapeau tricolore et de la fête nationale du 14 juillet ainsi que le vote des lois républicaines, souvent encore en vigueur.
"Le triomphe de la République. 1875" est reconnaissable à divers attributs. Le nouveau régime assoit désormais pacifiquement sa souveraineté.
Diverses représentations cartographiques des résultats d'élections législatives montrent que l'ouest de la France reste pendant longtemps peu ouvert aux idées républicaines. Mais la comparaison des différents scrutins permet de voir que celles-ci progressent "d'est en ouest".
Ci-dessus les résultats des élections législatives de 1893.
L'année 1878 à Paris, est marquée par le succès de l'Exposition universelle dont la jeune IIIème République peut s'enorgueillir.
Des artistes de renom comme le républicain Claude Monet traduisent le climat nouveau, comme en 1878 dans les tableaux de La rue Saint-Denis ou de la rue Montorgueil tout vibrants de liesse populaire et de drapeaux tricolores démultipliés.
Saint-Brieuc, se démarquant en cela du reste du département, regarde vers Paris et la République. Le 14 juillet 1890, en écho à la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790, la ville appelle à la fête nationale.
Le pays tout entier célèbre la République. Paris bien sûr avec les monuments bien connus comme celui de la Place de la République réalisé par les frères Morice.
Ou encore la statue emblématique du Triomphe de la République, par Dalou, Place de la Nation.
A Saint-Brieuc, l'année du premier centenaire de la Révolution de 1789 est marquée par l'inauguration de l'Hôtel de Ville actuel le 14 juillet.
L'inauguration du Monument Poulain-Corbion a lieu le 25 août de cette même année.
Le comité de parrainage du monument Poulain-Corbion a réuni un panel de personnalités de rayonnement national et ayant des attaches bretonnes dont Jules Simon, Ernest Renan, Yves Guyot, Waldeck-Rousseau, Leconte de Lisle.
La statue est l'oeuvre du sculpteur briochin Pierre Ogé qui en fait don à sa ville.
Armand Dayot, inspecteur des Beaux-Arts et animateur des Bleus de Bretagne obtient que l'Etat prenne à sa charge le bronze.
Le Maire Charles Pradal lance une souscription citoyenne dont Charles Baratoux, alors Conseiller Général, est le trésorier.
Le socle est l'oeuvre de Jean Hue qui avait son atelier dans la rue St-Michel, actuelle rue du Maréchal Foch.
Le journal Le Propagateur des Côtes-du-Nord rapporte que l'inauguration se fait devant une foule massée sur la Place de la Préfecture (actuelle Place du Général de Gaulle). Plusieurs discours sont prononcés. Celui de Charles Pradal est acclamé, notamment lorsqu'on découvre la statue, par des cris de "Vive Poulain-Corbion !" et de"Vive la République !"
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