LE Télégramme du 12 novembre 2009
Saint-Brieuc ville
Expo. La ville veut retrouver sa statue de Poulain-Corbion
12 novembre 2009
Durant 53 ans, la statue de Poulain-Corbion était en face de l'hôtel de ville. L'association, qui oeuvre pour la mémoire de l'ancien maire de Saint-Brieuc, aimerait bien qu'elle y revienne.
Durant la Seconde guerre mondiale, nombre de
monuments en bronze ont disparu. L'occupant allemand les faisait enlever pour
fondre le précieux métal pour l'industrie d'armement. À Rennes, la statue de
Jean-Leperdit, maire de Rennes sous la Révolution, a été refaite en 1995. À
Fougères, le général d'Empire Jean Ambroise Baston de Lariboisière domine à
nouveau sa ville natale depuis 1999.
«Populariser la Révolution»
À Saint-Brieuc, une association, présidée par Édouard Le Moigne, milite depuis
longtemps pour qu'il en aille de même pour la statue de Poulain-Corbion. En
2007, une exposition préparée par les archives municipales, avait rappelé
l'importance historique de Jean-François Pierre Poulain de Corbion, né à
Quintin en 1743, et maire de Saint-Brieuc de 1779 à 1789. Une importance qui
n'avait pas échappé, au siècle suivant, à deux autres premiers magistrats
briochins, Charles Pradal et Charles Baratoux, et à Armand Dayot, inspecteur
des beaux-arts et président des Bleus de Bretagne. Car «dans les années 1880,
au sortir de la Commune de Paris, les Républicains ont voulu populariser la
Révolution française», raconte Édouard Le Moigne. Des statues d'ardents révolutionnaires
seront ainsi érigées dans de nombreuses villes. À Saint-Brieuc, le choix du
citoyen Poulain-Corbion est une évidence pour Charles Pradal, Charles Baratoux
et ArmandDayot. Le député du Tiers-État est mort, au pied de la cathédrale
Saint-Étienne, percé par les baïonnettes des Chouans, en criant «Vive la
République!»...
Un sculpteur reconnu
Mais, et l'exposition visible à l'hôtel de ville du 13 au 21novembre le met en
évidence, une autre raison explique l'importance de cette statue qui a quitté
Saint-Brieuc le 4mars 1942. C'est le nom de son auteur. Comme son père,
également sculpteur, et créateur par exemple de la Vierge du Tertre Notre-Dame,
Pierre Oger fils a laissé une empreinte durable dans le paysage briochin. Il a
ainsi réalisé le monument aux morts de 1870, visible au cimetière de l'Ouest,
ou encore le fronton du palais de justice. «C'est un artiste encore réputé de
nos jours», reprend Édouard Le Moigne. L'exposition présente d'ailleurs deux de
ses oeuvres, «Virginie» et «Ahès». Pour le maire, cela fait deux bonnes raisons
liées au patrimoine historique et artistique de la ville, pour oeuvrer pour une
reconstruction de la statue disparue. «Nous travaillons sur ce projet avec
l'association républicaine Poulain-Corbion et sur son financement.» En
attendant, Bruno Joncour espère que l'exposition permettra aux Briochins de se
rendre compte de l'importance de cette sculpture. Une souscription publique est
en effet imaginable. Pratique Le monument Poulain-Corbion, exposition
du 13 au 21novembre, au jardin d'hiver de la mairie, de 9h à 12h30 et de 14h à
17h, en semaine.
- Tangi Leprohon LE TELEGRAMME
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