Association Républicaine Poulain-Corbion

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La mort de Poulain-Corbion par Christian Demouveaux

                              Les Côtes-du-Nord

       de la Préhistoire à nos jours Bordessoules 1987

 

                               Sous la direction de Georges Minois

                        Préface de Charles Josselin

 

  La mort de Poulain-Corbion par Christian Demouveaux (p.255).

 

Jusqu'à l'été 1799 la situation semble s'enliser, pourtant des indices nombreux annoncent une prochaine explosion dans les zones déjà perturbées auxquelles s'ajoute le sud-ouest de Guingamp: des vols de chevaux plus que de coutume, des voiles anglaises à l'horizon, une reprise des attentats.

 

Il craignait encore que la ville ne fut attaquée et c'est pour cette raison que, faute de réverbères, il enjoignait aux habitants d'éclairer depuis 10 heures jusqu'au jour. (Lettre des administrateurs, 8 brumaire an VIII cité par Tempier: L’Invasion de Saint-Brieuc par les chouans).

 

Cette décision du commissaire du directoire Poulain-Corbion traduit l'attente angoissée de la ville.  Et l'attaque fondit, le 5 brumaire an VIII, dans la nuit.  Elle était conduite par Saint-Régent et Mercier.  Le but principal: libérer une parente d'un chef chouan.  Le témoignage d'un prisonnier libéré par les chouans donne une idée des envahisseurs:

 

Une bande de chouans d'environ 600 hommes, dont 300 étaient parfaitement bien armés et paraissaient être stilés et décidés; 300 appartenaient à plusieurs divisions et avaient des costumes différents... Les uns étaient habillés en veste verte, cocarde blanche ; les autres en bleu ciel; les chasseurs à cheval veste jaune avec plusieurs rangs de petits boutons... Les 300 autres étaient costumés différemment, la plupart en paysans : habits de toile, chapeaux de paille, plusieurs culottes frisées, costumes de la Cornouaille, portant des fusils de différents calibres. Il  y avait une centaine d'hommes qui n'avaient que des bâtons ferrés...

 

Pendant plusieurs heures, la ville leur appartint, puis ils décrochèrent le jour venu. Triomphe éphémère, ils sont rejoints et dispersés devant le château de Lorges. La coïncidence des attaques de villes dans les départements de l'Ouest révèle une stratégie d'ensemble, mais elle s'avère au-dessus des moyens réels des chouans qui durent très vite l'abandonner.

 

La formule laconique de l'administration municipale annonçant la mort du commissaire du directoire traduit l'embarras des autorités locales qui sortent diminuées de l'aventure:

 

L'administration s'étant douloureusement convaincue que le citoyen Poulain-Corbion venait d'être assassiné par les brigands qui s'étaient introduits en grand nombre pendant la nuit, dans la commune, arrête de nommer commissaire provisoire l'un de ses membres ... (Délib. de l'ad. municipale, Tempier, op. cit.).

 

L'homme des principes de 1789 est tombé, le 18 brumaire Bonaparte entre en scène.

                                    ……………………………….

 



14/03/2012

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