Association Républicaine Poulain-Corbion

Association Républicaine Poulain-Corbion

Vive la République ! 1ère partie

Mes chers concitoyens, mes chers amis,

Permettez-moi de vous appeler ainsi, vous qui résidez à Saint-Brieuc ou qui, pour une raison ou une autre vous sentez concernés  par son histoire.

Faisons les présentations : je suis Poulain-Corbion

Poulain-Corbion, le parking du centre ville. L'ancien parking des pompiers où l'on s'apprête d'ailleurs à faire des travaux qui doivent modifier sensiblement le secteur. J'ai aussi donné mon nom à la rue qui joint ce parking à la rue de Rohan, mais elle est très courte et de ce fait assez mal connue des Briochins.

Ceci dit, je me décide à vous entretenir de ma personne parce que, depuis peu, il est question qu'on me dresse une statue, précisément dans ce secteur du centre ville historique dont le remodelage est programmé pour la période à venir.

En fait, les choses sont assez compliquées parce que, figurez-vous que ma statue je l'ai déjà eue à Saint-Brieuc. Elle me fut érigée en 1889, sur la place du Général de Gaulle, au droit de l'entrée principale de la mairie, en gros à mi-distance entre l'hôtel de ville et l'actuel café-crêperie chez Aline, au débouché de la rue Saint-Pierre, à deux pas de la vieille cathédrale.

J'ai eu droit à une statue

Pourquoi ai-je eu droit à une statue, direz-vous? Tout simplement parce que sous la Révolution française j'ai été maire de Saint-Brieuc.

Et j'ai été assassiné, ainsi qu'une dizaine d'autres citoyens, dans la nuit du 26 au 27 octobre 1799 par les Chouans.

C'est ce qu'atteste encore une plaque de granit noir apposée sur le mur de la cathédrale, à gauche du porche, côté des anciennes halles.

En 1889 j'ai donc eu droit, si l'on veut, pour reprendre les paroles du discours d'inauguration de Charles Pradal, le maire de l'époque, à une réincarnation. Le mot est trop fort, j'en conviens comme vous. Mais je le retiens volontiers et je vous laisse pressentir pourquoi.

C'est ainsi que j'ai tenu sur cette place, juché sur un socle de trois mètres en granit , sous la forme de ma représentation  en pied d'une hauteur de deux mètres, dans ce bronze qui sied au climat breton comme le soulignait Armand Dayot, connaisseur en  Beaux-Arts, et qui assista aussi à l'inauguration.

C'est le sculpteur Pierre Ogé, de Saint-Brieuc qui fut le statuaire retenu. Inutile de vous dire que j'avais fière allure, car notre compatriote me représenta dans un geste de défi, refusant de livrer aux Chouans les clés de la poudrière qui était alors située dans une tour  de la cathédrale. Ce qui me valut d'être assassiné, et de passer ce faisant, sans fausse modestie, dans l'Histoire.

Démontée pour fondre le bronze

Et c'est ainsi que j'ai trôné sur cette place pendant des années, jusqu'à ce printemps de 1942 où les occupants allemands imposèrent  que ma statue soit démontée pour être fondue à des fins militaires.

Depuis, moi qui avais , bien malgré moi accédé à l'immortalité, du moins je le croyais, je suis tombé dans l'oubli, à l'exception de ce parking, que je ne saurai toutefois considérer avec condescendance. Après tout, à Saint-Brieuc comme ailleurs, les places sont, pour certaines d'entre elles réservées à des personnalités du passé. Pour nous en tenir à celles qui ont comme moi été assassinées, je vous rappelle la place Allende, avec qui j'ai comme une lointaine parenté, disons idéologique.

Ma statue n'a pas été refaite depuis, bien que, après la Libération on eût pu y penser, comme on le fit pour celle de Baratoux par exemple, ou encore pour celle du docteur Rochard. Allez savoir pourquoi je suis tombé dans l'oubli.

Antoine Mazier, qui fut maire de Saint-Brieuc dans les années d'après guerre avait parlé à certains de réparer l'outrage que la ville avait subi. Sans suite.

Une nouvelle statue?

Si, comme je le souhaite, on m'érige une nouvelle statue, et qu'on procède donc à une seconde réincarnation pour reprendre la terminologie de Pradal, ce ne sera ce me semble que justice.

 Et vous me pardonnerez ce péché d'orgueil que Jules Simon, qui parla aussi à l'inauguration de ma première statue en 1889, avait pressenti. Certains, déclara-t-il en substance, ont droit à l'immortalité que confèrent les oeuvres statuaires, sans qu'ils l'aient mérité.

Mais, précisément, le "Vénérable"  qui exprimait ainsi une appréciation de valeur intemporelle -- n'y voyez aucune malice de ma part -- m'avait considéré comme digne d'accéder à cet honneur.

Dois-je rappeler que cet honneur, mes compatriotes briochins me l'ont aussi conféré. Du moins si j'en juge par le concours des personnalités les plus diverses qui oeuvrèrent à l'érection de la statue (à l'exception faut-il le relever de l'évêque de Saint-Brieuc dont l'absence aux festivités fut remarquée), tout comme aux protestations que nombre d'entre vous proférèrent lorsque les occupants me descendirent de mon socle avant de m'emporter dans un vulgaire camion  pour une destination sans retour.

Vive la République

Que voulez-vous, c'est par les mots  de Vive la République que je suis vraiment entré dans l'Histoire, au moment même où j'entrais dans la mort, cette nuit de brumaire an VIII du calendrier républicain, soit la nuit du 26 au 27 octobre 1799, et non pas septembre comme il l'a été gravé sur la plaque de granit fixée au mur de la cathédrale.

 Décidément, les Briochins auraient-ils un compte à régler avec cette époque où les poètes, en l'occurrence,  savaient marier la poésie avec la politique?

 Car cette erreur jette comme un doute sur la réalité de mon assassinat, une légende en quelque sorte comme une tapisserie dans les locaux  de l'actuel Conseil général tend impunément à accréditer.

Rétablir la réalités des faits est la moindre des exigences. Je vous convie donc à me suivre dans les événements dont ma vie durant j'ai été ou acteur ou témoin, d'autant que, vous excuserez mon insistance, ma réincarnation statuaire, m'a conféré une longévité de bon aloi, dans laquelle une bonne partie de votre mémoire collective, mes chers concitoyens, s'est aussi incarnée.

Maire de Saint-Brieuc

Ma vie, en effet avait été relativement simple. Je suis né à Quintin en 1743, le 10 juin précisément sous le règne de Louis XV. Mon père s'appelait  René Poulain  et ma mère était née Jeanne-Suzanne Dargaray. Mon père était sénéchal, c'est -à-dire qu'il exerçait des fonctions de justice. Cette fonction d'officier de justice était réservée à la noblesse. Il était d'ailleurs sieur de Corbion comme on l'a retenu.

 Fidèle en cela au vote que j'avais émis en faveur de la dissolution des titres nobiliaires, né Poulain de Corbion, je suis redevenu Poulain tout court. Mort, je suis resté dans l'histoire sous le nom de Poulain-Corbion et c'est bien ainsi.

Après avoir suivi des études de droit je deviens avocat , me fixe à Saint-Brieuc et accède à la fonction de maire le 3 septembre 1779.

J'occupe aussi d'autres responsabilités, comme celle de commandant de la milice l'année suivante.

Disciple des Lumières

J'étais très sensible aux idées nouvelles qui avaient cours dans les milieux cultivés de l'époque, qu'ils fussent de la noblesse, de la bourgeoisie ou du clergé. L'Encyclopédie de Diderot, qui n'était pas, c'est le moins qu'on puisse dire, en odeur de sainteté, avait fait grand bruit dans notre région comme ailleurs. Le club littéraire que je fis ouvrir le tenait, vous vous en doutez en haute estime, discrétion gardée bien entendu, y compris à l'égard des moines de Bégard, dont  notre bibliothèque municipale, allez savoir par quelles péripéties a conservé l'exemplaire sur ses rayons .

Discrétion  et connivences. J'avais bien entendu en mémoire, le sort qu'on réserva du temps encore tout proche de Louis le Bien aimé, au Chevalier de la Barre, qui périt sur le bûcher, après qu'on lui eût tranché la langue, au motif qu'il possédât le dictionnaire philosophique de Voltaire, qu'on jeta aussi dans le brasier.

La place du Pilori méritait bien son nom, même si les  croquants et mécréants -- « Que Dieu (les) veuille absoudre » --  qui y furent pendus haut et court à l'ombre du tutélaire Saint-Etienne, n'ont guère laissé de noms dans l'histoire. A bon entendeur, l'élémentaire prudence était de mise.

C'est donc assez naturellement, sensible aussi aux propositions formulées par les Physiocrates amis de Turgot et impressionné par l'état de la paysannerie de notre région, "classe respectable qui est la nourrice des autres classes de citoyens" que j'ai produit en 1788 une brochure  sous le titre de "La poule au pot", par référence explicite à Henri IV comme on se complait à le dire.La même année j'avais dans une note à Necker formé le voeu qu'on éclaire le peuple des campagnes, car « il y a dans ses rangs des gens qui pensent bien et qui sont capables de donner un avis ». Nous savons que ce conseil est resté, pour longtemps encore, lettre morte.

 Député aux Etats Généraux et à l'Assemblée Constituante

Vous le savez, au printemps de l'année 1789, la crise du Royaume de France est telle que Louis XVI convient de convoquer à Versailles pour le début du mois de mai, les Etats Généraux.

J'y suis  élu député du Tiers, en même temps d'ailleurs que Palasne de Champeaux, et, absent de Saint-Brieuc en un temps où le voyage à Versailles puis à Paris se faisait au pas du cheval, c'est  Bagot qui me remplace à la tête de la Municipalité. Règle sage, et qui me sied bien, moi qui n'ai jamais été favorable aux cumuls des mandats. Sauf en cas de nécessité comme celle qui me fit accepter la fonction de premier colonel des volontaires nationaux  institué  pour assurer la pérennité du nouveau régime, Palasne de Champeaux acceptant lui d'être désigné comme colonel d'honneur.

Peut-être vous étonnez-vous, que noble je fusse pressenti pour représenter le Tiers Etat? En fait, vous le savez, même si ma fortune n'était pas négligeable, comme en témoigne mon domicile établi dans les actuels locaux de l'Equipement, qui avaient dans le passé été propriété des seigneurs de Boisboissel, j'appartenais à la petite noblesse, si répandue alors en Bretagne.

 Et c'est tout naturellement, que du fait de mon rang comme de mon penchant pour les idées nouvelles, je briguai sans complexe la députation à Versailles au sein du troisième ordre. Après tout, le comte de Mirabeau, de bien plus haute extraction, fut  mon collègue. Sans parler,  de Maximilien de Robespierre, comme moi du barreau, ou encore du Marquis de Condorcet qui jouèrent les premiers rôles quelques années plus tard.et qui ne sont plus à présenter.

On prétend que je n'ai joué, à l'Assemblée nationale qu'un rôle obscur. Je ne m'offusque guère de ces allégations qu'il me serait pourtant assez facile de réfuter. Mais ma modestie n'a pas à souffrir d'avoir côtoyé, même si je suis resté dans l'ombre, les talents hors du commun que toute période révolutionnaire , à cette époque, comme à d'autres,  fait éclore.

Adhésion unanime des Briochins à la Révolution française

Je participais donc avec les députés enthousiastes venus de toutes les provinces à ce qu'il est convenu d'appeler la Révolution.  Et avec d'autant plus d'enthousiasme que nous avions le sentiment , nous députés bretons, de nous intégrer pleinement dans un mouvement rassemblant la nation française solidairement unie.

Il faut dire que nous étions sollicités en ce sens, contrairement à ce qui peut s'écrire encore dans les milieux séparatistes qui ne craignent pas de prendre des libertés avec les faits. Je me souviens ainsi de l'adresse que nous envoya,  à l'Assemblée Nationale, à la fin de 1789, Corouge de Kersaux, maire de Paimpol, et qui résume assez bien un état d'esprit largement partagé :

« Nous n'en avons plus (de privilèges accordés à la Bretagne) nous n'en voulons plus d'autre que ceux de citoyen français.

 Nous sommes fiers de ce titre que nos travaux ont tant anobli(...) ».

Il est établi que ce furent les éléments du Tiers qui constituèrent les forces les plus résolues à l'engagement des réformes dans un cadre national.

Je vous ai  rapporté comment l'annonce de la prise de la Bastille avait stimulé l'ardeur des patriotes. Notre ville va même connaître une situation insurrectionnelle, qui sous l'impulsion de la population, installe dans la chapelle Saint-Pierre le bureau de correspondance,  y délibérant face à la Communauté de ville.

Ce qui n'était pas, vous vous en doutez, connaissant ma modération, sans me poser les inquiétudes que je vous laisse imaginer.

Nous étions ainsi à Saint-Brieuc dans l'amorce, classique en période révolutionnaire, de ce qu'on appelle parfois un double pouvoir. Reproduction à l'échelle locale de ce qui se mettait en place à Versailles.

Mais j'abrège, mon propos n'étant pas ici de retracer en détail cette période de notre histoire, vous renvoyant aux témoignages et études qui abondent sur le sujet, mais, vous l'avez pressenti, de dissiper  équivoques et contrevérités.

Vous ai-je convaincu?


Constitution bretonne ou nation française ?

En effet, le Clergé et la Noblesse de Bretagne, invités précisément à Saint-Brieuc, début 1789, à s'inscrire dans ce cadre national et à y désigner leurs représentants, se séparèrent en « refusant de le faire hors de la constitution bretonne ».

L'écho de cette préoccupation — le maintien ou le rétablissement de la constitution bretonne —  perdure même si elle s'exprime aujourd'hui sous d'autres apparences et avec d'autres mandataires.

L'aristocratie (Haut clergé et haute noblesse) pour la  « constitution bretonne ». Le Tiers pour la   «  nation française ». Clivage de classe on ne peut plus net.

Ainsi, pour poursuivre sur le chapitre du prétendu attachement des Bretons aux libertés

du Duché de Bretagne j'en appelle encore au témoignage de mon voisin Corouge : pour en finir à jamais avec les anciennes provinces et les multiples circonscriptions de l'Ancien Régime, mon ami paimpolais nous pressait d'instituer les départements et de leur confier

«  à chacun d'eux la régie de tous les droits de son territoire.(..) ».

Intéressé comme je l'étais au développement du commerce,— Paimpol et Le Légué se disputaient l'activité portuaire — à la libre circulation des marchandises, des hommes et des idées, tout comme à l'égalité que nous avons gravée sur les frontons, je ne pouvais que souscrire :

 « Reculez aux frontières toutes ces barrières... »,

Les barrières provinciales d'un autre âge.

Les Bretons constitutifs de la Nation française

Corouge de Kersaux, à sa manière, traduisait  l'adhésion des Bretons à la Nation française dont elle était constitutive. Je sais qu'au mépris de la vérité cette adhésion a été maintes fois contestée, par ceux qui s'arrogent impunément la prérogative de parler au nom de citoyens qui ont eu depuis de multiples occasions de manifester leur attachement à la France.

Nul ne peut accepter que les autonomistes bretons aient détruit à Rennes le monument commémorant  le rattachement de la Bretagne à la France, et qu'ils aient procédé de même pour celui de Pontivy érigé pour éterniser le 19 janvier 1790 où les délégués  de Bretagne et d'Anjou  prêtèrent le serment

            « sur l'autel de la patrie, de combattre les ennemis de la révolution, de maintenir les droits de l'homme et du citoyen, de soutenir la nouvelle constitution du royaume ».

Je tiens de la bouche même des délégués briochins, Boulard, Hamelin et de Champeaux

la détermination avec laquelle l'assemblée s'engagea en faveur du caractère irréversible des réformes, à la suite du Morlaisien Moreau. Le jeune Moreau est devenu par la suite général , comme la kyrielle de «  généraux imberbes » que la Révolution fit éclore, au motif des ses talents et que  Français avant que Breton, comme Bonaparte, Français avant que Corse et comme bien d'autres encore.

 Le premier ayant même été pressenti pour jouer un rôle national — et lequel! — qui échut, comme on sait, au second. Ni l'un ni l'autre n'ayant, au demeurant, une quelconque préoccupation régionaliste.

Cette assemblée « fédérative » — le mot de l'époque est un programme — de Pontivy, constituée de surcroît de jeunes délégués — « la jeunesse est la flamme de la Révolution», a-t-on dit — est sans ambiguïté sur le fait que la Bretagne  scellait son avenir avec celui de la nation française .

 Ce qui, à distance prouve bien, s'il en était encore besoin, que le séparatisme contemporain se nourrit de l'hostilité à cette période de notre passé ainsi qu'à ses conquêtes.

Au son des cloches et du canon

Non seulement parce que, ces destructions de ces monuments attentent à la vérité historique, mais aussi parce que j'y vois une parenté avec les raisons qui firent démolir le mien. Le fil qui relie ces attentats conduit à la République, à la Liberté, à la Fraternité, bref aux valeurs que leurs adversaires d'hier et d'aujourd'hui n'ont pas renoncé à combattre.

Car Saint-Brieuc — revenons à la période de la Révolution— n'étant pas en reste, fut à l'unisson du pays.  Pour preuve ce 14 juillet 1790, la municipalité Prudhomme (celui-ci, jugé pourtant trop conservateur doit démissionner le 28 au profit du Docteur Bagot) fit dresser sur la place de l'Hôtel de ville, du côté du vieux Martray, une immense estrade, magnifiquement décorée.

 Après la messe qui y  fut célébrée, les fonctionnaires, les officiers de la garde nationale et du régiment de Poitou, en garnison dans notre ville, vinrent prêter sur l'autel le serment civique, qui fut répété par les troupes, au son des cloches et du canon.

L'aurore d'une ère nouvelle

Le canon en effet, était requis, à l'instar de ceux de la place de la Nation à Paris, pour sceller l'adhésion unanime à la Révolution française.

Et lorsque revinrent à Saint-Brieuc, le 5 août, les délégués qui représentaient les gardes nationales et le département à la fête de la grande Fédération sur le Champ de Mars, — celui de Paris, pas le nôtre — ils furent reçus à l'entrée de la ville avec tous les honneurs.

 C'est avec enthousiasme qu'on applaudit en particulier la bannière donnée par la commune

 de Paris aux Côtes-du-Nord,  portée par le citoyen Brunot de Guingamp, doyen d'âge.

Quel meilleur témoignage de l'assentiment de la population qui selon un historien « saluait avec une joie naïve l'aurore d'une ère nouvelle ».

Du club des Bretons aux  Jacobins.

A Versailles, dès le début du mois de mai 1789, je ralliais tout naturellement le club des députés bretons du Tiers Etat , aux côtés de Le Chapelier, Lanjuinais, Coroller, Defermon notamment.Il s'agissait pour nous de débattre ensemble de notre attitude dès avant l'ouverture des Etats Généraux, qui fut effective le 5 de ce mois.

 Notre engagement pour la transformation de la France était tel, que notre club attira bien vite les patriotes les plus déterminés.

Les noms des principaux leaders, chaque époque en a les siens, me sont à jamais restés  en mémoire : Mounier et Robespierre parmi les premiers ; Mirabeau, Siéyès, Barnave, Pétion, Grégoire, les Lameth, Roederer, Buzot et d'autres ensuite.

Vous savez que la marche des Parisiennes le 5 octobre contraignit « le boulanger, la boulangère et le petit mitron », comme on l'a retenu, à  fixer le gouvernement et l'Assemblée à Paris.

Notre Club breton et ses « patriotes » y trouvèrent à se loger dans un ancien couvent qui lui a donné son appellation de Jacobin.

Nous avions d'ailleurs à Saint-Brieuc un club des Amis de la Constitution affilié au Club des Jacobins de Paris depuis décembre 1790, et ce club était plus particulièrement le lieu où s'affirmait l'adhésion aux décisions de l'Assemblée Nationale, preuve s'il en fallait encore de l'accord des Briochins les plus déterminés avec ce qui se réalisait au niveau national, apportant comme d'autres leur contribution au monde nouveau qu'ils édifiaient.

Mes états de service

Ainsi je suivis l'abbé Siéyès — je partageais nombre de ses positions éclairées depuis son séjour à Tréguier — lorsque, le 17 juin, les députés du Tiers qui représentaient au moins 96% de la Nation se proclamèrent Assemblée Nationale.

« Allez dire à ceux qui vous envoient.... ».

Vous connaissez la suite. Mes amis, j'y étais.

Je votai aussi, trois jours plus tard, à l'appel de Bailly, le Serment du Jeu de paume.



24/03/2010

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